Alors que le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) sur la situation financière des régimes de retraite à l’horizon 2030 doit être remis au Premier ministre, Édouard Philippe, ce vendredi, le quotidien l’Opinion a eu accès au document en exclusivité.

Ce nouveau rapport, commandé par le Chef du gouvernement en septembre dernier, avait pour but d’affiner les prévisions financières et de « lever les inquiétudes des Français ». Pas sûr que cela fonctionne.

En effet, les prévisions ne sont guère différentes de celles mentionnés dans le rapport annuel, diffusé cet été. Ainsi, selon les dernières projections du COR, le déficit des régimes de retraite serait compris entre 7,9 milliards et 17,2 milliards d’euros, soit entre 0,3 % et 0,7 % du PIB. Cette fourchette varierait en fonction de la convention comptable choisie et des hypothèses de croissance retenues. Le scénario le plus réaliste tournerait toutefois autour de 11,5 milliards d’euros de déficit.

Tandis que le Président de la République a répété qu’il souhaitait que le système des retraites soit à l’équilibre en 2025, avant donc l’entrée en application de la réforme, le COR a étudié plusieurs scénarios permettant de mettre fin au déficit :

  • Recul de l’âge de départ en retraite
  • Baisse du niveau des pensions
  • Hausse du montant des cotisations

Reculer l’âge de départ en retraite

Afin d’équilibrer les comptes retraite d’ici à 2025, il faudrait augmenter l’âge d’ouverture des droits à la retraite à taux plein, dans une fourchette située entre 2,5 mois et 5,4 mois par an « à partir de la génération 1959 et jusqu’à la génération 1963, selon la convention et le scénario économique choisi ​», explique le COR.

Autre hypothèse envisagée, un allongement du nombre de trimestres nécessaires afin de partir en retraite à taux plein, le COR estime que la mesure serait peu efficace, « ​un certain nombre d’assurés a[yant] déjà atteint la durée d’assurance nécessaire et ne serait pas touché par la mesure ​».

Quant à la mise en place d’un âge pivot, à partir duquel on pourrait toucher sa retraite à taux plein, sans toucher à l’âge légal fixé à 62 ans, le COR estime qu’il faudrait, selon le déficit envisagé, le porter de 63,1 ans à 64,3 ans pour la génération née en 1963.

Une baisse des pensions ?

Si, afin d’atteindre l’équilibre du système, le gouvernement décidait de moduler le niveau des retraites, cela se traduirait par une baisse de leur montant, à travers notamment une revalorisation des pensions comprise entre 1,1 point et 2,4 points de moins que l’inflation.

Hausse des cotisations

Une hausse du montant des cotisations constituerait également une option pour résorber le déficit. Le cas échéant, il faudrait les augmenter de 0,7 point à 1,5 point selon la conjoncture économique.