D’après l’Autorité des marchés financiers, le nombre de détenteurs d’unités de compte ne cesse d’augmenter.

La part de souscripteurs d’unités de compte (UC) demeure certes minoritaire dans l’assurance vie, mais elle progresse au fil du temps. Alors que 10% des Français détenaient des UC en mars 2016, ce pourcentage est passé à 11,8% en mars 2019 pour atteindre 12,4% en mars dernier, selon une étude de l’institut Kantar menée auprès d’un échantillon représentatif de 12.000 personnes âgées de 15 ans et plus et publiée le 25 juin 2020 dans le dernier numéro de la Lettre de L’Observatoire de l’épargne de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Si on ne peut pas à proprement parler de boom des unités de compte, force est de constater que ce support d’investissement se renforce petit à petit dans le portefeuille des épargnants. Il faut dire que les UC bénéficient d’un contexte particulièrement favorable. En premier lieu, il y a, bien sûr, la faiblesse des rendements des fonds en euros.

Contexte favorable

Composés à plus de 80% d’obligations, ces supports souffrent des taux d’intérêt au plancher des emprunts d’État sous l’effet des rachats massifs de dettes souveraines opérés par la Banque centrale européenne (BCE). En rendant ainsi le loyer de l’argent peu cher, l’institution de Francfort espère pousser les ménages et les entreprises de la zone euro à emprunter et, par ricochet, à relancer la croissance en Europe.

Outre la politique dite « accommodante » de la BCE, les UC profitent des stratégies commerciales des assureurs vie. Non seulement ces derniers veulent éviter d’acquérir des obligations devenues peu rémunératrices et qui viennent affaiblir la rentabilité de leur actif général, mais les unités de compte exigent moins de fonds propres. Le capital (le cumul des versements) n’étant pas garanti dans ces supports, contrairement aux fonds euros, les assureurs sont moins contraints de mettre de côté pour respecter les règles prudentielles.

Pas l’épargnant lambda

Du coup, certaines compagnies proposent de majorer le rendement de leur fonds euros, via des « bonus », à condition que l’épargnant souscrive une partie des sommes logées au sein de son contrat d’assurance vie multisupports dans des UC. D’autres vont jusqu’à imposer une part minimum d’unités de compte à l’ouverture d’un nouveau contrat.

Reste que tous les Français ne se sont pas mis aux UC. Toujours d’après l’étude de l’AMF, les souscripteurs des unités de compte sont plus âgés et plus fortunés que la moyenne. Si 56,8% des sondés ont 45 ans et plus, la proportion atteint 73,5% chez les détenteurs des supports non sécurisés de l’assurance vie. Ces derniers affichent un revenu moyen de 3.489 euros par mois, contre 2.736 euros par mois dans le panel. Alors que seulement 4,4% des répondants possèdent un patrimoine financier d’au moins 150.000 euros, ils sont 18,6% chez les adeptes des UC.