Après avoir fortement chuté durant le confinement, les versements sur les contrats d’assurance vie retrouvent leur niveau d’avant le pic épidémique.

La parenthèse de la crise sanitaire semble s’être refermée pour l’assurance vie. Selon les statistiques publiées le 23 juillet 2020 par la Fédération française de l'assurance (FFA), qui réunit la quasi-totalité des assureurs vie tricolores, le montant des cotisations versées en juin a atteint 9,9 milliards d’euros. Un niveau légèrement supérieur aux 9,1 milliards d’euros de versements réalisés en mars, le mois qui a marqué le début du confinement. En avril et mai, la période durant laquelle la population française a été mise en isolement pour ralentir la propagation du coronavirus, la collecte brute est respectivement tombée à 6,4 milliards d’euros et 5,7 milliards d’euros.

Les huit semaines de confinement ont, il faut le dire, été compliquées pour les souscripteurs. Il leur a été difficile d’ouvrir un contrat ou d’alimenter leur assurance vie, alors que les agences des agents généraux étaient fermées et que la grande majorité des conseillers bancaires étaient placés en télétravail. Les acteurs de l’épargne attendaient d’ailleurs avec impatience les données de juin, premier mois complet de déconfinement (la levée du confinement est entrée en vigueur le 11 mai).

Un manque à gagner

Or, non seulement les cotisations ont retrouvé en juin leur niveau d’avant le Covid-19, mais le pourcentage des unités de compte (UC) s’est élevé à 35%. Un joli résultat, sachant que les UC sont principalement investies dans des actions d’entreprises et que les marchés boursiers n’ont, eux, pas totalement effacé la chute des cours intervenue au début de la pandémie.

Si l’assurance vie retrouve des couleurs, l’épisode du confinement laisse des traces. Sur les six premiers de l’année, la collecte brute s’est élevée à 54,3 milliards d’euros, contre 74 milliards d’euros au 1er semestre 2019. Soit un manque à gagner de près de 20 milliards d’euros (19,7 milliards exactement).

Des prestations en hausse

En outre, les prestations (rachats totaux et partiels, rentes, décès) continuent de progresser. Après 8,5 milliards d’euros en avril et 7,9 milliards d’euros en mai, elles se sont envolées à 10,5 milliards d’euros en juin. Résultat : la collecte nette (la différence entre les cotisations et les prestations) est négative de 700 millions d’euros. Certes, par rapport aux 2 milliards d’euros de décollecte en mars, 2 milliards d’euros en avril et 2,2 milliards en mai, la situation s’améliore. Il n’empêche, il s’agit de la quatrième collecte nette négative consécutive.

Il faut remonter à 2012, en plein crise des dettes souveraines, pour retrouver un tel scénario noir. Maintenant que l’activité économique redémarre, les artisans, commerçants, chefs d’entreprise et professions libérales devraient être moins tentés de puiser dans leur contrat pour résoudre leur problème de trésorerie. Les prestations pourraient baisser en juillet. On le saura fin août à l’occasion de la publication des prochaines données de la FFA. Si tel est le cas, l’assurance vie aura alors totalement tourné la page du Covid-19.