Comme chaque année, la DREES publie son panorama annuel de L’aide et l’action sociales avec cette année un focus sur l’aide aux personnes âgées et leurs proches aidants. Elle publie une étude sur les 3,9 millions de proches aidants des personnes âgées de 60 ans ou plus vivant à domicile.

 

Les départements ont dépensé 37,8 milliards d’euros pour 4,2 millions de mesures ou prestations attribuées. Parmi elles, 1,45 millions de prestations ont été allouées aux personnes âgées en perte d’autonomie, pour une dépense brute globale de 7,6 milliards d’euros. Selon les chiffres de la DREES, entre 2002 et 2017 : « le nombre de prestations et les dépenses associés n’ont cessé de croître, à un rythme toutefois moins soutenu au cours de la décennies 2010 […] les dépenses repartent toutefois à la hausse à partir de 2016, sous l’effet de la loi d’adaptation de la société au vieillissement promulguée fin 2015. »

Qui sont les proches aidants ?

La DREES dénombre 3,9 millions de personnes apportant une aide régulière à un de leur proche âgé de 60 ans ou plus vivant à domicile pour l’un des trois grands types d’aides (vie quotidienne, soutien moral, aide financière ou matérielle). La moitié sont des enfants du senior, un quart dont des conjoints.

L’aide qu’ils apportent concerne :

  • Les courses (62 %)
  • Les démarches médicales (53 %)
  • Les aides aux tâches administratives (43 %)
  • Les aides au bricolage (40 %)

Près de 60 % des aidants sont des femmes. Elles apportent un soutien pour :

  • Le ménage (+6,9 points de pourcentage)
  • La gestion administrative (+5,7 points)
  • Se laver ou s’habiller (+4,5 points)

De leur côté, les hommes aident davantage pour le bricolage (+27 points).

La situation de vie des enfants cohabitants est globalement moins favorable

Lorsqu’ils ne cohabitent pas avec le senior aidé, les trois quarts des enfants aidants résident à moins de 40 minutes du domicile de celui-ci.

Les enfants aidants cohabitant avec le senior connaissent une situation de vie plus défavorable que les non-cohabitants :

  • Ils sont moins souvent en couple : 26 % contre 71 % des enfants non-cohabitants
  • 62 % sont sans enfants (contre 18 % chez les enfants non-cohabitants) ; un phénomène qui touche principalement les hommes
  • Ils sont plus souvent au chômage (12 %) et inactifs pour cause d’invalidité (9 %) que les enfants non-cohabitants (7 % et 3 % respectivement)

L’enquête de la DREES révèle qu’un peu moins d’un aidant sur deux (47 %) déclare au moins une conséquence négative de l’aide apportée au senior sur sa santé.

Une aide matérielle, mais aussi morale

Outre les aides à la vie quotidienne, les proches aidants apportent aussi un soutien moral à la personne en perte d’autonomie. Ce paramètre est davantage cité par les aidants non-cohabitants : 9 aidants sur 10 concernés environ, contre 7 aidants sur 10 parmi les aidants conjoints ou enfants du senior. L’enquête émet l’hypothèse que les aidants cohabitants considèrent cette aide comme naturelle, et ne l’identifient donc pas comme une aide en soi.

De la même manière, l’aide financière est peu déclarée par les proches aidants, mais elle concerne tout de même 4 enfants cohabitants sur 10.

Le ressenti des proches aidants

47 % des proches aidants déclarent au moins une conséquence négative de l’aide apportée au senior sur sa santé, physique ou psychique ; des effets négatifs sont moins ressentis lorsque le lien familial avec la personne aidée est plus distant.