53% des personnes en activité déclarent mettre de l’argent de côté en prévision de leur après-vie professionnelle, d’après la dernière édition du Baromètre de l’épargne et de l’investissement de l’Autorité des marchés financiers.

Les Français ne sont pas à un paradoxe près. Alors qu’ils fustigent la retraite par capitalisation et les fonds de pension, la majorité d’entre eux épargnent pour préparer leur après-vie professionnelle. Selon la 3ème édition du Baromètre de l’épargne et de l’investissement publiée le 22 janvier 2020 par l’Autorité des marchés financiers (AMF), le régulateur de la Bourse, 53% des près de 1.000 personnes actives interrogées mettent de l’argent de côté pour leur retraite. Parmi eux, 21% thésaurisent même régulièrement, dont 86% tous les mois.

Toujours d’après le baromètre de l’AMF, 36% des sondés qui préparent financièrement leur retraite épargnent moins de 1.000 euros par an, 33% entre 1.000 et 3.000 euros par an, 15% entre 3.000 et 6.000 euros par an, 4% entre 6.000 et 12.000 euros par an et 1% au-delà de 12.000 euros par an. Au final, les Français ont économisé dans cet objectif en moyenne 2.300 euros en 2019, soit 100 euros de plus qu’en 2018.

Des économies pas forcément suffisantes

Pour autant, seuls 23% des actifs prévoyants pensent que leur épargne sera suffisante pour compenser la baisse de leur revenu à la retraite. Il faut dire qu’à peine 18% d’entre eux connaissent le montant nécessaire qu’ils doivent thésauriser. 48% n’ont, eux, aucune idée de la somme qu’ils doivent mettre de côté. Un résultat peut les rassurer : sur les 41% des 262 retraités interrogés par l’AMF ayant épargné avant leur départ à la retraite, 52% estiment que le matelas financier qu’ils se sont constitués est satisfaisant.

Sur les 79% des personnes en activité qui n’épargnent pas ou épisodiquement pour leur retraite, 70% sont dans cette situation parce qu’elles ne disposent pas de moyens financiers suffisants. Finalement, seuls 26% de ces cigales n’économisent pas parce qu’elles n’en ont pas envie. Contre toutes attentes, si 71% des répondants mettent de côté pour leur retraite, ce motif d’épargne arrive seulement en cinquième position, derrière la volonté de faire face à des dépenses imprévues (83%), de subvenir à des frais de santé (76%), de financer une éventuelle dépendance (75%) et de réaliser un gros achat, comme une voiture ou une maison (73%).

La dépendance plus prioritaire

Étonnamment, les Français semblent donc plus préoccupés par leur très aléatoire future perte d’autonomie que par leur retraite qui, elle, sera certaine. Situé aux alentours de 70%, le taux de remplacement (le ratio entre la pension perçue et le dernier salaire) en vigueur en France figure, il est vrai, parmi les plus élevés des États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le club des 35 pays les plus riches de la planète.